Afficher le résumé Masquer le résumé
Les indicateurs à la station-service ne cessent d’afficher une augmentation, et ce, depuis quelques mois. Le prix de l’essence, en particulier, s’est mis à escalader rapidement depuis septembre de l’année précédente, et récemment, celui du diesel a également suivi cette tendance ascendante.
Le vendredi 5 avril, le prix du sans plomb 95-E10 a touché le seuil record de 1,896 euro le litre, le plus haut niveau observé depuis le début de l’année, marquant une augmentation considérable de 12 centimes depuis janvier, incluant une hausse de 3,2 centimes en une semaine seulement. Le diesel, quant à lui, a vu son prix grimper à 1,79 euro le litre, enregistrant une augmentation de 2,5 centimes par rapport à la fin du mois de mars.
La cause principale de cette envolée des prix réside dans l’augmentation significative du prix du baril de pétrole, qui a lui-même connu une hausse spectaculaire depuis le début de l’année, passant de 76,7 dollars à 90 dollars en avril. Cette situation est exacerbée par un contexte géopolitique tendu, notamment à cause des conflits au Moyen-Orient qui affectent l’acheminement du pétrole, rendant ainsi le précieux liquide moins accessible, comme l’explique Philippe Chalmin, professeur à l’Université Paris-Dauphine, dans ses propos recueillis par RMC.
Carburant Le cadeau offert par Total Energies régale les automobilistes !
Quels autres facteurs expliquent la situation ?
Un autre facteur expliquant cette hausse est la guerre en Ukraine, ayant des répercussions sur les capacités de raffinage russes, déjà compromises par les offensives ukrainiennes depuis plusieurs mois. Selon Olivier Gantois, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), cela déstabilise inévitablement le marché mondial, avec un report des clients de la Russie vers d’autres marchés, notamment européens, comme il l’a déclaré au Parisien.
Olivier Gantois attribue également cette flambée des prix à ce qu’il nomme le « driving season », ou la période des vacances scolaires durant juillet et août, durant laquelle les Américains parcourent le pays en voiture, augmentant ainsi la demande en carburant, une anticipation déjà prise en compte par les marchés.
Que compte faire le gouvernement ?
Face à cette hausse continue des prix à la pompe, des questions se posent quant à l’intervention du gouvernement. Bruno Le Maire avait annoncé mi-décembre qu’une indemnité carburant de 100 euros ne serait versée que si les prix atteignaient les 2 euros. La mise en œuvre de cette aide reste en suspens.
L’association « 40 millions d’automobilistes » a, de son côté, initié une pétition le mercredi 10 avril pour encourager les législateurs à s’attaquer à cette problématique et à proposer des réformes fiscales ciblant les carburants routiers, dans l’objectif de réduire les prix à moins de 1,50 euro le litre, considéré comme un seuil de tolérance par l’association.
L’escalade des prix du carburant est le résultat de multiples facteurs, notamment des tensions géopolitiques et des spécificités de la demande saisonnière. La situation appelle à des mesures gouvernementales promptes pour alléger le fardeau financier sur les consommateurs, tout en considérant les implications économiques globales.
