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Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam), a récemment partagé son inquiétude quant à la cohérence du système en vigueur. Dans une interview accordée à RTL le 30 juin 2025, il décrit un dispositif à bout de souffle, accusé d’être peu lisible et profondément inéquitable. Les assurés sociaux, selon lui, ne comprennent plus les logiques qui régissent leurs droits en cas d’arrêt de travail.
Des règles différentes selon l’employeur
Le problème majeur réside dans l’hétérogénéité des conditions d’indemnisation : la couverture sociale varie fortement selon la taille de l’entreprise ou encore l’ancienneté du salarié. Cette réalité entraîne des situations injustes où deux travailleurs, dans des contextes professionnels différents, peuvent ne pas bénéficier des mêmes garanties face à la maladie.
Une telle disparité nuit à la compréhension globale du système et génère un sentiment d’insécurité sociale pour de nombreux Français. Le projet de réforme porté par la Cnam viserait donc à uniformiser les critères d’indemnisation pour garantir des droits identiques à tous les assurés, indépendamment de leur statut professionnel.
Un plan d’action immédiat
Avant même une réforme structurelle, une première mesure entre en vigueur dès le 1er juillet : un nouveau modèle de formulaire papier pour les arrêts maladie sera déployé. Cette initiative vise à lutter contre les fraudes documentaires, qui ont coûté près de 40 millions d’euros à l’État en 2024.
Ce document, plus sécurisé, permettra de limiter les risques de falsification. Fatôme rassure toutefois les assurés : leur expérience ne sera pas modifiée. L’objectif est de bloquer les abus en amont tout en conservant les droits des bénéficiaires. Une réponse concrète à une problématique financière devenue critique pour la Sécurité sociale.
Des propositions audacieuses pour alléger la facture
La Cnam a formulé une soixantaine de pistes destinées à optimiser le système. Parmi celles-ci figure l’idée d’instaurer un jour de carence d’ordre public. Bien que cette proposition reste à évaluer en termes d’économie réelle, elle marque une volonté de partager la responsabilité des arrêts de travail entre tous les acteurs concernés.
Chaque année, les dépenses liées aux arrêts maladie s’élèvent à environ 16 milliards d’euros. Ce chiffre pousse la Cnam à repenser les mécanismes d’indemnisation pour les rendre plus viables à long terme. L’ambition affichée est claire : maintenir une protection sociale forte tout en maîtrisant les coûts.
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Protéger sans renoncer : une ligne de conduite affirmée
La logique de réforme ne vise pas à affaiblir les droits des travailleurs, mais à les inscrire dans une perspective plus équitable et compréhensible. Thomas Fatôme rappelle que les arrêts maladie ont été instaurés dès 1945 pour garantir une sécurité aux salariés confrontés à la maladie. Cette vocation, selon lui, reste plus que jamais d’actualité.
Il affirme que l’essence du système doit être préservée, tout en s’adaptant aux défis contemporains. Équité, transparence, et durabilité deviennent les piliers d’une nouvelle architecture souhaitée pour la protection des arrêts de travail.
Un virage stratégique attendu pour éviter l’essoufflement du modèle
Dans l’état actuel des choses, la nécessité d’une refonte est devenue difficilement contestable. Les mesures immédiates pour sécuriser les formulaires ne sont qu’une étape dans un chantier plus vaste, qui pourrait à terme transformer la manière dont les arrêts maladie sont pensés, financés et délivrés.
Si l’ensemble des propositions venait à être mis en œuvre, la France pourrait se doter d’un système à la fois plus lisible et plus égalitaire, en phase avec les réalités économiques. La clé réside dans la capacité à conjuguer soutien aux travailleurs et rationalisation des dépenses. Un équilibre délicat à atteindre, mais dont dépend l’avenir de la protection sociale en matière d’arrêts maladie.
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