L’essence même de l’AAH repose sur son objectif : soutenir financièrement les personnes handicapées. L’attribution de cette aide n’est cependant pas automatique, et elle est soumise à un ensemble de critères définis par les autorités publiques.
La détermination de l’éligibilité à l’AAH est confiée à la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH), qui évalue le degré d’incapacité de l’individu. Cet indice doit se situer entre 50 % et 79 %, bien qu’il puisse être réévalué à 80 % ou plus suite à une analyse détaillée. Les postulants doivent avoir atteint l’âge de 20 ans, sauf exceptions spéciales à partir de 16 ans, et leurs revenus doivent provenir exclusivement de France ou des départements d’outre-mer, à l’exception de Mayotte. Une présence continue sur le territoire français est également exigée, sans absence prolongée de plus de trois mois.
Un changement majeur est intervenu le 1ᵉʳ octobre 2023 avec la déconjugalisation de l’AAH. Cette réforme permet désormais de prendre en compte uniquement les revenus de la personne demandeuse pour le calcul de l’allocation, favorisant ainsi l’indépendance financière des personnes en situation de handicap. Cette modification marque une progression notable, en déplaçant l’accent des ressources du conjoint vers celles de la personne handicapée elle-même, augmentant de ce fait l’autonomie financière des allocataires. Ainsi, le montant de l’allocation a été ajusté, passant à 971,37 euros mensuels pour une personne seule.
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Le véritable défi
Mais, l’accessibilité à l’AAH reste un défi pour de nombreux citoyens. En dépit des ajustements apportés aux conditions d’éligibilité, une portion significative de la population française rencontre des obstacles pour bénéficier de cette aide. Selon des données de la Drees de fin 2021, environ 1,25 million de personnes percevaient l’AAH, tandis qu’une multitude d’autres se heurtent à des difficultés administratives et des délais d’attente décourageants.
« Un proche de mon père attend depuis neuf mois le versement de son AAH. J’ai contacté les responsables de son dossier qui m’ont annoncé des délais allant de 12 à 14 mois », a rapporté un témoin à Capital. Cette attente prolongée n’est malheureusement pas un cas isolé, révélant une problématique de gestion et d’information au sein des organismes responsables tels que la MDPH et la CAF. Ces derniers, cependant, soulignent la prise en compte des revenus imposables dans le calcul de l’AAH, ce qui peut affecter l’éligibilité de certains demandeurs.
L »AAH représente une aide financière indispensable pour les personnes vivant avec un handicap en France. La récente réforme de la déconjugalisation constitue une avancée significative, en permettant une plus grande autonomie financière pour les bénéficiaires. Cependant, les défis d’accès à cette allocation mettent en lumière la nécessité d’améliorer les procédures administratives et d’accélérer les délais de traitement, afin d’assurer que tous les individus éligibles puissent bénéficier de cette aide vitale.