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Les ajustements budgétaires deviennent plus fréquents, au point de rogner sur des postes essentiels, et la quête d’une vie paisible après une carrière bien remplie semble s’éloigner pour beaucoup.
Le décalage entre les revenus à la retraite et le coût réel de la vie pousse de nombreux foyers à revoir leur organisation. Qu’ils soient seuls ou en couple, les retraités évoquent de plus en plus souvent une forme d’étouffement économique, parfois dissimulée mais bien réelle.
Un écart mensuel ressenti
Selon une enquête récente menée par l’institut CSA, les retraités estiment qu’il leur faudrait en moyenne 531 euros supplémentaires chaque mois pour vivre convenablement. Pour les personnes vivant seules, ce manque descend à 438 euros, tandis qu’il atteint 597 euros chez les couples.
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Ces écarts s’expliquent en partie par le taux de remplacement — cette proportion du dernier salaire perçue une fois à la retraite — qui varie entre 50 et 75 %. Ce taux ne permet généralement pas de conserver le même niveau de vie que durant la période d’activité professionnelle.
Le logement et l’inflation comme principaux freins
Environ 74 % des retraités sont propriétaires, mais ceux qui louent un logement voient leurs budgets grevés par des loyers moyens avoisinant les 609 euros. Même les propriétaires ne sont pas épargnés par les charges, entretiens ou crédits à rembourser.
L’inflation, bien que partiellement compensée par l’indexation des pensions, accentue cette fragilité. Les hausses des prix dans des secteurs cruciaux comme l’alimentation, l’énergie ou la santé affectent sévèrement les équilibres économiques des retraités. Résultat : près de six sur dix réduisent leurs dépenses, souvent au détriment de leur autonomie ou de leur bien-être.
Des alternatives pour redonner de l’oxygène au budget
Face à ce déséquilibre, certains retraités optent pour des solutions alternatives. Des activités comme le mentorat ou la garde ponctuelle d’enfants permettent de générer un complément de revenu tout en respectant le rythme de vie de chacun. La location de biens personnels (véhicule, outils, chambre) représente également une piste non négligeable.
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Le patrimoine immobilier peut se transformer en levier utile : la vente en viager ou la location partielle d’un bien offrent de nouvelles ressources. Renégocier un prêt ou faire appel à l’ANIL (Agence nationale pour l’information sur le logement) peut aussi offrir des résultats concrets rapidement.
Enfin, les aides locales (réductions sur les transports, exonérations fiscales, chèques énergie) restent sous-utilisées. Comparer les abonnements, rejoindre des circuits courts ou des achats groupés sont autant d’actions simples pour gagner en efficacité sans sacrifier son confort.
Un aperçu chiffré du déséquilibre ressenti
Voici un tableau synthétique du ressenti économique des retraités selon leur configuration :
- Personne seule : 438 € manquants – Taux de remplacement : 55 à 65 % – Environ 35 % du budget consacré au logement
- Couple : 597 € manquants – Taux de remplacement : 65 à 75 % – Environ 28 % du budget consacré au logement
- Moyenne nationale : 531 € manquants – Taux de remplacement : 60 à 70 % – Environ 31 % du budget consacré au logement
Une sérénité financière encore lointaine pour beaucoup
Les chiffres sont sans appel : une large part des retraités français se trouve confrontée à un déséquilibre entre revenus et dépenses, les contraignant à faire des choix souvent douloureux. Sans ajustement structurel ni accompagnement ciblé, ce fossé risque de se creuser davantage dans les années à venir.
Cette situation invite à repenser l’approche collective du bien-vieillir, en ne limitant pas la retraite à une simple fin de carrière, mais en l’envisageant comme une étape de vie à part entière, qui mérite des solutions durables et humaines.