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Quand la fin de vie s’impose dans un foyer, elle entraîne bien souvent une série de bouleversements. D’un côté, les proches sont submergés par l’émotion et les décisions à prendre ; de l’autre, des démarches administratives incontournables s’imposent malgré tout. À travers ce labyrinthe bureaucratique, certains dispositifs récents permettent d’alléger un peu le fardeau des familles.
Depuis quelques années, un accompagnement à la fois juridique et administratif personnalisé a été mis en place pour répondre à ces besoins spécifiques. Ce dispositif, parfois méconnu, s’avère pourtant d’une grande utilité pour ceux qui souhaitent être présents auprès de leurs proches durant leurs derniers instants.
L’un des leviers les plus concrets mis à disposition pour soutenir ces aidants est l’AJAP. Cette allocation particulière, adaptée aux situations de fin de vie, mérite d’être mieux connue pour son rôle central dans la reconnaissance de l’engagement familial et humain.
Quels sont les profils éligibles à cette aide spécifique ?
L’Allocation Journalière d’Accompagnement des Personnes en fin de vie (AJAP) est une prestation publique destinée aux individus qui prennent temporairement du recul professionnel pour accompagner un proche en phase terminale. Cette aide n’est pas réservée à un seul type de profil.
Elle concerne à la fois les salariés bénéficiant du congé de solidarité familiale, les travailleurs indépendants qui réduisent leur activité, et même les demandeurs d’emploi indemnisés dès lors qu’ils résident avec la personne malade ou sont désignés comme aidants principaux. En d’autres termes, le dispositif s’adapte aux configurations familiales les plus diverses.
Cette aide permet de compenser la perte de revenus le temps de cet accompagnement, tout en valorisant la présence humaine dans ces moments critiques. Une reconnaissance rare mais essentielle.
Les démarches à suivre pour faire valoir ses droits
Pour obtenir l’AJAP, la procédure passe obligatoirement par le Centre national des demandes d’allocations, aussi appelé Cnajap. Le demandeur doit constituer un dossier comprenant :
- Une attestation de l’employeur justifiant du congé de solidarité familiale,
- Un certificat médical délivré par le médecin traitant de la personne en fin de vie,
- Le formulaire officiel Cerfa n°14555*01 dûment rempli.
Dans le cas où plusieurs membres de la famille souhaitent se partager cette allocation, chacun doit rédiger une lettre mentionnant son identité, son numéro de Sécurité sociale, ainsi que la manière dont ils souhaitent répartir les jours indemnisés. Une coordination est donc nécessaire pour que la demande soit traitée efficacement.
Une fois le dossier envoyé, le Cnajap dispose d’un délai de sept jours pour formuler sa réponse. Si aucune notification n’est transmise dans ce laps de temps, cela équivaut à une acceptation automatique de la demande.
Ce que vous devez savoir sur le montant et la fiscalité
Le montant journalier de l’AJAP pour l’année 2025 s’élève à 64,41 euros. Toutefois, en cas de maintien d’une activité partielle, cette somme est divisée par deux. Cette modulation permet de prendre en compte les situations où l’activité professionnelle est simplement réduite, et non interrompue.
Sur le plan fiscal, l’AJAP n’échappe pas aux prélèvements. Elle est soumise à la Contribution Sociale Généralisée (CSG) à hauteur de 6,2 % ainsi qu’à la Contribution au Remboursement de la Dette Sociale (CRDS) à 0,5 %. Par ailleurs, l’allocation est intégrée dans le calcul du revenu imposable et subit un prélèvement à la source déterminé par le taux personnalisé transmis par l’administration fiscale.
Ces retenues permettent de cadrer cette aide dans un dispositif global de solidarité tout en garantissant une gestion conforme aux règles fiscales en vigueur.
Un dispositif encore trop peu exploité mais ô combien essentiel
À une époque où les solidarités familiales sont de plus en plus mises à contribution, l’AJAP apparaît comme un filet de sécurité aussi méconnu qu’indispensable. Bien qu’elle n’efface ni la douleur ni le poids émotionnel d’un accompagnement en fin de vie, cette aide permet d’amortir le choc matériel et de consacrer du temps à l’essentiel.
Pour les proches aidants, elle représente la possibilité de se rendre utile jusqu’au bout, sans craindre de devoir sacrifier leur stabilité financière. Si les démarches restent encore méconnues du grand public, elles méritent d’être mieux diffusées, tant elles peuvent changer le quotidien de familles fragilisées.