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Alors que la solidarité nationale demeure un pilier fondamental, l’AAH, comme d’autres dispositifs sociaux, se trouve au cœur d’une refonte visant plus d’équité et d’efficacité. L’une des mesures les plus scrutées concerne la suppression de la prise en compte des revenus du partenaire, une disposition qui modifie en profondeur les règles du jeu.
Les critères plus complexes
Ce soutien financier n’est pas attribué de manière automatique. Il faut remplir un ensemble de conditions d’éligibilité précises, parmi lesquelles l’âge minimum de 20 ans – ou 16 ans pour les personnes émancipées – figure en tête. Un taux d’incapacité reconnu est également requis : 80 % minimum ou entre 50 % et 79 % à condition de subir une restriction durable à l’emploi.
Kévin Leroi, 28 ans, atteint de myopathie, confie : « Avant ma reconnaissance à 78% d’incapacité avec restriction d’emploi, je vivais avec le RSA. L’AAH a changé ma vie en me permettant de payer mes soins sans angoisse. » Pour lui comme pour d’autres, la stabilité de résidence en France et un titre de séjour ou la nationalité française complètent les conditions incontournables.
Des cas particuliers à ne pas négliger
Toutes les prestations complémentaires ne sont pas concernées de la même manière. Une période transitoire est en place pour les bénéficiaires antérieurs à octobre 2023 afin de prévenir des ruptures abruptes de droits. Une vigilance personnalisée est donc recommandée selon le profil de chacun.
Le calcul des droits repose sur les ressources déclarées en 2023, conformément à la règle du « n-2 ». Chaque année, les seuils sont ajustés pour suivre la courbe de l’inflation. Des majorations spécifiques sont prévues pour les personnes avec enfants à charge.
Les limites pour une personne seule : prudence sur les revenus
Le plafond de ressources pour une personne seule atteint 12 193 € pour 2025. Un dépassement entraîne une baisse progressive du montant versé. Élodie Bresson, graphiste indépendante, explique : « Je surveille toujours mes revenus freelance pour ne pas dépasser la limite. »
Couples, familles et majorations : ce que vous devez retenir
Un foyer composé de deux adultes sans enfants peut percevoir jusqu’à 22 069 € sans impact sur l’AAH. En présence de deux enfants, ce seuil monte à 34 261 €. Tristan et Léa Fournier, parents de trois enfants dont l’un est en situation de handicap, précisent : « Cette majoration est indispensable pour couvrir nos dépenses spécifiques. »
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À noter pour les demandeurs
Exercer une activité professionnelle reste compatible avec l’AAH, à condition que les plafonds ne soient pas franchis. De nombreux bénéficiaires combinent temps partiel et allocation. Pour effectuer une demande, il faut déposer un dossier auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), incluant un certificat médical et des justificatifs de revenus.
La mesure de déconjugalisation ne s’applique pas de manière rétroactive, mais uniquement aux nouvelles demandes depuis octobre 2023, avec une mise en place progressive pour les situations déjà existantes.
Un filet de sécurité qui évolue
Les transformations apportées à l’AAH cherchent à renforcer l’ du système sans compromettre son accessibilité. La déconjugalisation apporte une réelle respiration financière à de nombreux foyers, tandis que les plafonds adaptés permettent d’éviter les effets de seuil trop brutaux. Comme le souligne Jérémy Talbot, allocataire depuis dix ans : « Ces réformes redonnent de l’air à ceux qui en ont le plus besoin. » Une avancée vers une société plus inclusive, plus juste et mieux ajustée aux réalités vécues.