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Alors que le débat sur la pérennité des retraites revient avec insistance sur la table, une nouvelle mesure pourrait bien bouleverser l’équilibre financier de nombreux retraités. À l’heure où le pouvoir d’achat vacille, une évolution silencieuse mais lourde de conséquences est envisagée : la révision à la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) pour certains pensionnés.
Ce scénario s’ajoute à un climat déjà tendu par des pistes telles que la suppression d’un abattement fiscal de 10 % ou le gel temporaire de l’indexation annuelle des pensions. Mais ici, l’accent est mis sur un levier peu discuté jusqu’ici : l’augmentation de la CSG appliquée aux retraites, en ciblant particulièrement les foyers dépassant certains seuils de revenus.
Des seuils de revenus bien précis
Actuellement, quatre niveaux de CSG structurent la fiscalité des pensions selon le revenu fiscal de référence (RFR) de l’année N-2 :
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- 0 % pour les retraités seuls dont le RFR est inférieur à 12 817 € (19 660 € pour un couple) ou bénéficiaires de certaines allocations spécifiques.
- 3,8 % pour les personnes seules dont le RFR est compris entre 12 817 € et 16 755 €, ou 25 702 € pour un couple.
- 6,6 % jusqu’à 26 002 € pour une personne seule, ou 39 886 € pour un couple.
- 8,3 % pour les retraités dépassant ces plafonds, soit environ 5,1 millions de personnes concernées d’après l’Insee.
Ce dernier groupe pourrait bientôt voir son taux de CSG évoluer vers une imposition encore plus lourde, renforçant leur charge mensuelle et annuelle sur les pensions perçues.
Vers un nouveau taux standard à 9,2 % pour les plus aisés
Le scénario étudié par les institutions prévoit un relèvement du taux de 8,3 % à 9,2 % pour les retraités situés dans la tranche la plus élevée. Cette hausse de 0,9 point serait motivée par la nécessité d’accroître les recettes fiscales en réponse aux défis budgétaires des systèmes de retraite.
Ce changement ne viserait que les retraités au-dessus des seuils définis plus haut, sans incidence sur les tranches inférieures. En pratique, il s’agirait d’un effort supplémentaire exigé d’environ un retraité sur trois.
Ce que cela représenterait concrètement sur les pensions
Si cette modification venait à être appliquée, l’impact budgétaire serait tangible pour les foyers concernés. Par exemple :
- 2 500 € brut mensuels : la CSG passerait de 207,5 € à 230 €, soit 22,5 € supplémentaires par mois, et 270 € par an.
- 3 800 € brut pour un couple : la hausse s’élèverait à 34,20 € mensuels, soit 410,40 € par an.
Le tableau ci-dessous illustre les différences concrètes selon les pensions :
Pension brute mensuelle (€) CSG actuelle 8,3 % (€) CSG projetée 9,2 % (€) Écart mensuel (€) Écart annuel (€) 2 000 166,0 184,0 18,0 216,0 2 500 207,5 230,0 22,5 270,0 3 000 249,0 276,0 27,0 324,0 3 500 290,5 322,0 31,5 378,0 3 800 315,4 349,6 34,2 410,4 4 000 332,0 368,0 36,0 432,0
Un effet cumulatif avec d’autres mesures fiscales en préparation
Ce projet de hausse de la CSG n’arrive pas seul. Il s’intègre dans un faisceau de mesures budgétaires parmi lesquelles :
- La suppression potentielle de l’abattement de 10 % sur les pensions imposables, impactant plus de 8 millions de retraités.
- Un gel temporaire des revalorisations annuelles des pensions.
Combinées, ces initiatives pourraient affaiblir sérieusement le pouvoir d’achat des retraités, déjà exposés à l’inflation sur les biens essentiels comme l’alimentation, la santé ou le logement.
Le poids symbolique et réel de cette modification
Bien que présentée comme une mesure ciblée, la révision du taux de CSG agit comme un signal fort sur la direction que pourrait prendre la fiscalité des retraites dans les prochaines années. Pour les retraités concernés, ce n’est pas seulement une ligne de plus sur leur avis d’imposition, mais une ponction directe et durable sur leurs revenus mensuels.
En agissant ainsi, l’État mise sur une catégorie de la population longtemps perçue comme préservée, mais qui pourrait rapidement devenir le levier principal d’ajustements budgétaires futurs.
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