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Facile à ouvrir, défiscalisé, sans frais de gestion et garanti par l’État, il inspire une grande confiance. Pourtant, cette image rassurante cache une faille réglementaire qui pourrait vous faire perdre l’intégralité de vos économies… sans alerte préalable.
Ce placement, en apparence immobile et protégé, peut en réalité se transformer en piège silencieux si aucune opération n’est effectuée pendant une période prolongée. Et dans certains cas, cette passivité suffit à déclencher une procédure irréversible qui vide le compte sans que le titulaire n’en soit informé à temps.
Elle pensait son argent à l’abri, il n’en restait que quelques euros
Une cliente de la Banque Postale a fait une découverte brutale en consultant le solde de son Livret A : les 4 000 € qu’elle y avait déposés n’étaient plus là. À leur place, elle ne trouve que 17 €. Aucun message, aucune alerte, rien ne laissait présager un tel désagrément. La cause ? Un compte devenu inactif, sans la moindre transaction ni consultation depuis trop longtemps.
Ce qui peut ressembler à une erreur technique est en fait une application rigoureuse de la loi. Aucun bug informatique, mais bien une règle méconnue qui s’applique à tous les livrets d’épargne restés dormants pendant une période déterminée.
Ce que prévoit vraiment la loi Eckert
En vigueur depuis 2016, la loi Eckert impose aux banques de transférer les fonds des comptes inactifs vers la Caisse des Dépôts après dix années sans mouvement. Un compte est considéré comme tel s’il ne fait l’objet d’aucune opération, ni d’accès à l’espace client par son titulaire. Après un délai supplémentaire de vingt ans sans réclamation, les sommes deviennent irrévocablement propriété de l’État.
Le plus préoccupant reste que seule l’inaction suffit à enclencher ce processus. Pas besoin d’un courrier de relance ni d’une démarche administrative préalable : si vous ne vous manifestez pas, votre compte s’éteint dans le silence le plus complet. Pourtant, un simple virement de quelques euros par an aurait suffi à éviter ce scénario.
Une précaution dérisoire mais salvatrice
Pour se prémunir contre cette perte, il n’est pas nécessaire de verser de grosses sommes. Un transfert même symbolique, effectué chaque année, suffit à conserver le statut actif de votre Livret A. De même, maintenir vos informations personnelles à jour est essentiel : un changement d’adresse ou de numéro de téléphone non signalé peut couper toute communication avec votre établissement bancaire.
Beaucoup de détenteurs de Livret A négligent par ailleurs de consulter leur compte, pensant qu’il s’agit d’un placement sécurisé de manière automatique. Or, un changement de domicile non notifié suffit pour que les relevés ne vous parviennent plus, rendant le suivi impossible… et l’oubli inévitable.
Un suivi simple pour éviter des pertes irréversibles
Vous pouvez à tout moment accéder à votre Livret A via votre interface en ligne, en agence ou par application mobile. Si vous avez égaré vos relevés, une réédition reste envisageable — généralement contre une dizaine d’euros. En cas de doute ou d’oubli, le service client peut vous aider à reconstituer l’historique de votre compte et à enclencher une éventuelle procédure de récupération.
Il est aussi conseillé de conserver vos documents bancaires pendant une décennie au minimum. Cette habitude permet de conserver une trace écrite de l’activité du compte et de prouver sa titularité en cas de litige ou de disparition des fonds.
Oublier son livret peut coûter une fortune
Un Livret A laissé sans surveillance n’est pas seulement un compte oublié : c’est un capital en danger. Un manque de vigilance sur la durée peut coûter cher, comme l’a découvert cette cliente en ne retrouvant qu’une poignée d’euros là où elle pensait en trouver des milliers.
Livret a Votre Livret A finance-t-il l’armée ? La vérité sur l’utilisation de votre épargne
Faites le point dès maintenant sur vos produits d’épargne, même les plus anciens. Car derrière leur image de stabilité, certains placements obéissent à des règles strictes qui, en cas d’ignorance, peuvent aboutir à des pertes définitives. Une simple action suffit parfois à préserver des années d’économies.
