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Le permis de conduire est essentiel, mais son obtention peut parfois s’apparenter à un véritable défi. Bien que nécessaire pour rouler légalement en France, obtenir ce document reste un processus difficile. En fait, le taux de réussite ne cesse de diminuer dans l’Hexagone.
La fin du permis de conduire à vie : un tournant ?
Est-ce la fin du permis de conduire à vie ? Dans le cadre de son ambition de « zéro mort » sur les routes d’ici 2050, la Commission Transports de l’Union européenne a adopté en décembre dernier un texte visant à renforcer les conditions de validité du permis de conduire. À l’approche d’un vote décisif au Parlement, l’opposition à ce texte se renforce, avec une pétition déjà signée par plus de 400 000 personnes.
Cette opposition intervient dans un contexte de réformes récentes en matière de sécurité routière. En France, la question de l’évaluation des conducteurs âgés refait souvent surface, surtout après des accidents impliquant des seniors. Par exemple, en juillet 2023, un conducteur de 81 ans a été impliqué dans deux accidents mortels en moins de trois mois à Saint-Malo. En réponse, le député MODEM Bruno Millienne a proposé une loi pour instaurer un contrôle médical à partir de 75 ans.
Malgré ces initiatives, les propositions de loi ont été rejetées en raison des risques de stigmatisation des personnes âgées, une population vulnérable. De plus, ces propositions ne traitent pas les causes principales des accidents, comme la vitesse excessive ou l’usage de substances illicites.
Des disparités en Europe concernant le permis de conduire
La France est l’un des rares pays d’Europe à conserver un permis de conduire valide à vie. En Belgique et en Roumanie, par exemple, les conducteurs doivent repasser un examen tous les dix ans. D’autres pays imposent des contrôles médicaux réguliers dès 40 ans, avec des intervalles de renouvellement qui se raccourcissent avec l’âge.
Les statistiques montrent que la France a un taux de mortalité routière légèrement supérieur à la moyenne européenne, avec 50 décès par million d’habitants, comparé à 20 en Suède. Bien que le nombre de décès ait significativement diminué, l’Union européenne n’a pas atteint son objectif de réduire de 75 % les morts sur les routes entre 2001 et 2020. La question de la responsabilité des conducteurs âgés dans les accidents reste sujette à débat.
Une étude récente indique que 80 % des conducteurs de 75 ans impliqués dans des accidents mortels se comparent aux jeunes de 18-24 ans, bien que les causes diffèrent. Les seniors sont plus souvent affectés par l’inattention et des difficultés à respecter les priorités, tandis que les jeunes sont principalement impliqués à cause de la vitesse et de la consommation d’alcool ou de drogues.
Permis de conduire La fin du permis rose, c’est officiel ! Pour quand faudra-t-il le remplacer ?
Le nombre global de morts sur les routes a baissé ces 20 dernières années, mais il a augmenté chez les plus de 65 ans, particulièrement parmi les 65-74 ans, dont le taux de mortalité a grimpé de 43 %.
Un intérêt croissant pour le permis de conduire malgré la baisse du taux de réussite
La demande pour le permis de conduire en France reste élevée malgré les défis de son obtention, nécessitant temps et apprentissage approfondi. En 2024, une réforme majeure a été introduite permettant l’accès au permis dès 17 ans. Cependant, il faudra du temps pour évaluer l’impact de cette mesure sur la sécurité routière et le comportement des jeunes conducteurs.
Le bilan de 2023, publié par la Sécurité routière, montre que l’intérêt pour le permis de conduire continue de croître, avec une augmentation de 8,8 % des inscriptions par rapport à 2022, atteignant 1 370 994 nouveaux candidats. Malgré cet engouement, les résultats aux épreuves du permis sont en recul.
En 2023, le taux de réussite à l’épreuve théorique générale (ETG) a chuté à 53,4 %, contre 56,6 % en 2022. Pour l’épreuve pratique du permis B, la plus demandée, le taux de réussite est tombé à 55,9 %, marquant la troisième baisse consécutive depuis 2020. Les permis moto et poids lourds suivent cette tendance avec des taux de réussite respectifs de 85 % et 77,7 %, en baisse de 1,6 et 2,4 points.
