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Alors que les annonces officielles faisaient état d’une revalorisation, certains ont même constaté une légère baisse sur leur versement. Ce phénomène, qui suscite l’incompréhension, trouve son origine dans un mécanisme fiscal méconnu mais déterminant.
Bien que les pensions aient bien été revalorisées (+1,6 % pour l’Agirc-Arrco et +2,2 % pour l’Assurance retraite), d’autres facteurs viennent interférer avec cette hausse. Un élément en particulier explique pourquoi certains retraités ne bénéficient pas pleinement de cette augmentation, voire subissent une baisse nette de leur pension.
Les revalorisations appliquées aux pensions du privé
Les hausses de pension décidées en 2024 se sont appliquées dès novembre pour la retraite complémentaire et en janvier pour la pension de base :
- +1,6 % pour la retraite complémentaire Agirc-Arrco depuis novembre 2024
- +2,2 % pour la pension de base de l’Assurance retraite, effective sur les versements de février 2025
En prenant l’exemple d’un retraité percevant en moyenne 1 662 € de pension nette en octobre 2024, voici comment ces hausses ont modifié son revenu :
Période Pension de base Complémentaire Total net perçu Octobre 2024 1 108 € 554 € 1 662 € Novembre 2024 1 108 € 563 € 1 671 € Janvier 2025 1 132 € 563 € 1 695 €
Sur le papier, cette évolution devrait garantir un gain net de 33 €. Pourtant, cette hausse peut être compensée par un ajustement fiscal.
Pourquoi la hausse des retraites ne se traduit pas toujours par un gain ?
Le principal facteur expliquant la stagnation ou la baisse de pension en 2025 est l’ajustement du taux de Contribution Sociale Généralisée (CSG). Chaque année, les seuils de prélèvement sont révisés en fonction du revenu fiscal de référence (RFR). Si ce dernier dépasse un certain seuil, le taux de CSG appliqué à la pension augmente, réduisant le montant net versé.
Voici les nouveaux barèmes 2025 :
Parts fiscales | CSG réduite (3,8 %) | CSG médiane (6,6 %) | CSG maximale (8,3 %) |
---|---|---|---|
1 part (personne seule) | 12 817 € | 16 755 € | 26 004 € |
2 parts (couple) | 19 661 € | 25 703 € | 39 886 € |
Demi-part supplémentaire | + 3 422 € | + 4 474 € | + 6 941 € |
Un retraité franchissant un seuil voit son taux de CSG augmenter, entraînant une baisse de sa pension nette. Cette variation explique pourquoi certaines hausses de pension sont en réalité absorbées par une hausse des prélèvements sociaux.
Un impact différé sur la retraite complémentaire Agirc-Arrco
Autre élément à prendre en compte : la pension complémentaire applique les modifications fiscales avec un léger décalage. Concrètement :
Pension Retraités : Vous obtiendrez ce montant minimum même sans avoir cotisé entièrement
- En mars, l’Agirc-Arrco ajuste son taux de prélèvement en fonction des nouvelles données fiscales
- Un rattrapage est appliqué pour compenser les montants non prélevés en janvier et février
Résultat : certains retraités verront leur pension complémentaire diminuer en mars, non seulement à cause du nouvel ajustement de CSG, mais aussi en raison du rattrapage des prélèvements dus sur les mois précédents.
Comment anticiper ces variations et éviter les mauvaises surprises ?
Pour éviter une surprise désagréable, il est essentiel de vérifier son revenu fiscal de référence (RFR) et d’anticiper d’éventuels changements de taux de prélèvement.
Les retraités peuvent consulter leurs relevés de paiements sur les sites de l’Assurance retraite et de l’Agirc-Arrco afin de suivre ces ajustements et anticiper d’éventuelles fluctuations dans leurs revenus.
Si votre pension a baissé, il est possible que ce soit simplement dû à l’actualisation des taux de prélèvement. Toutefois, en cas de doute, une consultation auprès de votre caisse de retraite peut vous apporter une explication précise et détaillée.
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